UN PEU de souvenirs vallonnés lors de la septante-cinquième
des MILLE et UNE TERRASSE avec les CANARIS DES MINES. Temps
parfaitement gris, donnant l’avantage à plus de pluie que de
vent. Une jeune femme arrive au moment du Thé de la Paix du
quartier. Servie par Yacine, elle va ensuite essayer la
fameuse robe de MANON BARA Hot Dog tirée de la collection
été22-QEEN KONG. Un vêtement en cuir blanc sur lequel est
peint en bleu - un chien de race : le bouledogue français. La
femme coiffée avec les cheveux coupés à ras, porte à merveille
la nouvelle « robe canidae » à poils courts et dont elle
décide finalement d’en faire l’achat. Elle pose ensuite, en
haut de l’escalier menant à la Mezzanine dans lequel on
retrouve les appartements de Monsieur Ha et le bureau de sa
collègue Cayo. Cette dernière prendra une photo de l’heureuse
cliente sous son nouvel apparat. Plus tard, les premiers
visiteurs venus pour le concert prennent place dans la
terrasse intérieure en commandant une bière ou du thé à la
buvette sportive. Ensuite aux alentours de vingt heures et
trente-sept minutes, Cayo fait l’annonce du concert. A
l’occasion de la journée de la fédération Wallonie-Bruxelles
avec l’aimable soutien de COURT-CIRCUIT (un organisme d’aide
aux activités artistiques émergentes), le Centre de Beauté
Culturelle présentait alors, le quatuor de musique
contemporaine : LES CANARIS DES MINES avec le flutiste -
Pierre Bernard, la pianiste - Chantal Levie, la violoniste-
Cécile Broché et enfin la clarinettiste- Paula Defresne. C’est
dans la quasi obscurité « bleue black light » que Matthieu Ha
présentait les musiciens. Au même instant, le public pouvait
entendre le chant d’un canari sortir de la salle de régie. En
parallèle Pierre Bernard faisait la description bruitiste du
chant du CANARI DES MINES. Un petit oiseau jaune placé dans
une cage, et utile lorsqu’il prévient les mineurs des
échappées de gaz durant les extractions dans les galeries
ténébreuses du massif carbonique. Toutes les fois où le
volatile détecte -avant l’homme- une trop importante émanation
toxique, le reptilien s’évanouit et la plupart du temps,
s’essouffle jusqu’à son salut. Le quatuor LES CANARIS DES
MINES a fait de ce sujet, leur totem et un manifeste alerte.
Celui du SILENCE face à l’austérité ambiante. Leur texte donne une
mention élogieuse à la technologie et à son élargissement. Pourtant
très vite le public va s’apercevoir de leur positionnement
performatif réel vis-à-vis de leurs arguments théoriques. Car, en
tout état de cause les quatre compagnons sont venus pour jouer de la
façon la plus acoustique et le plus naturellement possible. De la
même manière, Pierre Bernard apprécie la scène telle un lieu de
repos, durant une courte sieste avant sa performance, couché sous le
pétale d’ombre UN PEU. Soudain le pétale blanc fait jaillir la
lumière électrique de la lampe carré du plafond. La musique des
CANARIS DES MINES illumine toutes « les nuances de jaunes ». Qu’ils
soient portés sur leurs costumes de scène, par les rideaux lamés or,
par le souvenir jauni des corons, ou encore dans les reflets du
cuivre, du bois ou de l’argent de leurs instruments. Et puis tout
s’éteint de nouveau. Seul le phare d’un casque de mineur éclaire les
silences dans lequel Cécile Broché écorche son violon et Paula
Defresne libère de sa clarinette basse, le moins d’air possible.
Dans ce manque d’oxygène ambiant et volontaire, Pierre Bernard fait
alors résonner sa flûte de traverse, dans la cage du piano
angélique. Chantal Levie y esquisse une issue de sortie avec des
gants à vaisselle afin d’élargir la technologie des cordes du piano.
Pendant ce temps, sur la pointe des pieds, Cayo descend par une
autre cage, celle des escaliers rouges en colimaçon, qui mènent à la
terrasse sous-terraine de l’auditorium HD. Elle y immortalise avec
son appareil photo, cet instantané musical dans le centre de la
terre, et au cours duquel la septante-cinquième des MILLE et UNE
TERRASSE était entourée de VALlONS BRUXELLOIS.
Photographies de Cayo Scheyven
コメント