Mille et Une Terrasse N° 241 & 242 15 years LapMP with Les Marsistes, Putan Club, Wollek, Radio Klebnikov, Arnaud Camerlinckx, Antoine Boute, Teuk Henri, Antoine Loyer, Vin de Sprite & Patigny
- Matthieu Ha
- Mar 28
- 5 min read
Updated: Apr 18
UN PEU de souvenirs peuplés lors du quinzième anniversaire de la PETITE MAISON DU PEUPLE au cours de la deux cent quarante et unième et la deux cent quarante deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE dans le cadre du FESTIVAL DES ANNIVERSAIRES.
Cet évènement allait rassembler toute une communauté bruxelloise, privée depuis une dizaine d’années de leur lieu de prédilection - LA PETITE MAISON DU PEUPLE. Initiée par Vincent Patigny il y a quinze ans, et dédiée à l’historique MAISON DU PEUPLE. Jadis mise en œuvre entre 1896 et 1898 par l’architecte RICHARD PRINGIERS d’après une mission de VICTOR HORTA pour le parti ouvrier belge. Joyau architectural, de style art nouveau floral, inaugurée par Jean Jaurès, la Maison du peuple était un lieu indispensable et polyvalent où réalité et poésie coexistaient. Débats politiques et activités culturelles prenaient régulièrement place. Ce site emblématique, situé dans le quartier du Sablon, recevait en 1965 – début de la BRUXELLISATION - un ordre de démolition malgré une vive protestation de ses contemporains. L’idée d’une Maison du peuple allait de nouveau revoir le jour au début des années deux milles dans un bâtiment du Parvis Saint Gilles. Seulement cette Maison du peuple de deuxième génération, n’était qu’une pâle figure à côté de la première, apparaissant aux yeux de certains, dont Vincent Patigny, comme un plan de gentrification culturelle. Sès lors, allait naître en 2010 l’association de la PETITE MAISON DU PEUPLE, rue de Flandre, par laquelle gravitera tout un groupuscule de membres, d’artistes, d’écrivains, musiciens, cuisiniers durant une dizaine d’années. Quelques années plus tard, ils déménageront rue de Laeken et pour finir chaussée de Waterloo. Depuis 2017 la Petite Maison du peuple n’était plus locataire cependant elle garantissait une permanence un jour par semaine – durant lequel Vincent Patigny se dévouera corps et âme en tant qu’écrivain public dans le café du PETIT LION - situé rue Haute dans le quartier des MAROLLES. Aussi le centre de beauté culturelle UN PEU s’associait avec la Petite Maison du peuple. Leur complicité et amitié donneront lieu à plusieurs évènements majeurs dans BRUXELLES et dont ce passionnant anniversaire. Vincent Patigny inaugurait cette célébration par un discours avec le panache d’un grand orateur. Il remettait un poireaux, titre d'honneur, de reconnaissance et d'affection à ARNOUT CAMERLINX, à l'équipe d'UN PEU et à sa demi-sœur MASHA PATIGNY. Cavalière et danseuse hippique, elle prenait à son tour la parole au cours de la lecture d’un grand récit poétique dont elle était l'auteur. ARNOUT CAMERLINX, journaliste pour le journal de TIJD, venait d’imprimer toute une série de photographies noir et blanc, tirées sur du papier journal. Elles témoignaient de la période foisonnante de la “PMP” (petite maison du peuple). Il présentait donc sur les murs de la galerie d’UN PEU, une exposition intitulée “il était une fois une maison du peuple rue de Flandre et rue de Laeken”. Une multitude de photographies au format A3 étaient visibles de la galerie de la terrasse intérieur du Centre de beauté culturelle. La plupart des images montraient nombreux membres de la PMP, et des artistes en pleine performance. Chaque visage était reconnaissable mais avec quinze ans de moins. Il y avait ANTOINE LOYER. Ce dernier était invité à cette soirée d’anniversaire en compagnie de VIN DE SPRITE (Terrasse N°6, N°55) et son irremplaçable partenaire, le claviériste et chanteur Donatien Toma Ndani Djemelas, lequel donnait un mini récital en hommage au monte-charge bleu. Antoine Loyer prenait part également à la lecture de textes, récolte de paroles entendues au cours de discussions de bar à la PMP - chaussée de Waterloo. Dans un autre espace, Arnout Camerlinx avait fait reproduire un portrait agrandi de Matthieu Ha en débardeur blanc, chantant avec son accordéon lors d’un des concerts parmi les musiciens de son groupe de jeunesse : LES ...ISTE. Le portrait mesurait deux mètres sur un et avait été accroché dans le couloir de l’escalier rouge menant à la terrasse souterraine. L’auditorium HD accueillait les spectateurs venus nombreux, impatients d’assister au concert des ISTES. Ceux-ci ne s’étaient plus produits ensemble depuis 15 ans. Les ISTES étaient un trio de musiciens bruxellois au début des années 2000. Composé de Matthieu Ha au chant et à l'accordéon, Eric Bribosia (terrasse N°194, N°196) au piano et Martin Graindorge à la batterie. Leur style de musique la FANTAISIE MUSIQUE était d'une singularité festive inimitable. Le trio avait la reconnaissance des jazzmen comme des punks et faisait preuve d'une exceptionnelle autonomie. Entre 2000 et 2010, et sans aucun soutien institutionnel, ils partaient régulièrement en tournée eurasienne avec l'aide de chauffeurs courageux (Xavier, Patrick Lecoeuvre et Noé ROLAND). De Bruxelles jusqu'au japon, passant par une tournée légendaire en Russie et en Chine. N'usant d'aucun vocable dans leurs chansons, ils étaient porteurs d'un manifeste inattendu : "VACANCES". C’était aussi le nom donné à la caravane de Matthieu ha, avec laquelle il était parti dans une improbable aventure en auto-stop jusqu’au fin fond de la Castellón en Espagne. Ainsi les ISTES changeaient de nom tous les mois : en juillet / les Juilletistes, en Août/les Aoûtiens, En septembre/ les septembristes etc.... Donc au cours de ce mois de MARS ils devenaient "LES MARSISTES". Nombreux cafés, squats et associations bruxelloises avaient accueilli ce trio culte dont La Petite Maison du peuple. Ironie du sort, le soir où Arnout Camerlinx avait pris les photographies du concert des Istes quinze ans auparavant durant la période de la Petite maison du peuple – rue de Laeken, le batteur venait de prendre congé du groupe et ce durant quinze longues années. Durant cette soirée d’anniversaire, le trio allait donc remonter le temps, ressortir de la poussière leur répertoire toujours aussi percutant et émouvant et enfin immortaliser leur amitié sur les photographies de Cayo. Beaucoup parmi le public avaient été bouleversés par cette ré apparition. En remontant l’escalier rouge, les visiteurs pouvaient aussi découvrir les peintures expressionnistes d’Ilse Derden. Devant la grande étagère du monte-charge bleu, le guitariste Teuk Henri (terrasse N°50, N°81) accompagnait à la guitare Antoine Boute (terrasse N°239, N°238) en pleine transe littéraire au milieu d’un auditoire plein à craquer. Une petite pluie fine venait arroser la première tulipe du boulevard d’Ypres. Elle était d’un orange printanier. Enfin pour terminer cette première soirée, l’ambiance allait décoller dans une transe rock occulte en compagnie du duo franco-italien PUTAN CLUB. Le retrait des chaises et fauteuils avait libéré le parterre de la terrasse souterraine de façon à permettre au public de danser, envoûtés par les deux acolytes. Une musique puissante et organique tel un rock de diamant noir agitait Gianna Greco (bass, vox, electronics) et François R. Cambuzat (guitars, vox, computer, electronics pic by Dax). Ils étaient les invités d’honneur de Matthieu Ha en guise de cadeau surprise. Le bruxellasien connaissait très bien François R. Cambuzat. Ils s’étaient rencontrés durant une tournée en Chine en 2013. A l’époque où le gouvernement chinois s’était montré très protectionniste vis à vis des artistes étrangers, nombreux, dont les musiciens de l’Enfance rouge (ancien groupe de François Cambuzat) avaient reçu un refus d’entrer sur le territoire chinois. Seul François Cambuzat y était parvenu de même que Matthieu Ha. Une dizaine d'années plus tard, ils savouraient enfin leur retrouvaille durant la célébration des quinze ans de la PMP. L’anniversaire continuait de plus belle le lendemain avec le groupe de musique WOLLEK - signifiant “nuage”. Puis en compagnie de l’ensemble poétique RADIO KLEBNIKOV mené par ARNOUT CAMERLINX. Originaire de LEUVEN, RADIO KLEBNIKOV avait vu le jour à l’occasion d’un carnaval puis plus tard lors d’une carte blanche radiophonique. Ainsi au fil du temps, KLEBNIKOV devenait un théâtre radio carnavalesque poético musical. Pour terminer Ilse Derden projetait un film d’animation composé d’une partie des nombreuses photographies de l’exposition d’ARNOUT CAMERLINX et quelques-unes de ses peintures. Le film intitulé “DARING LAND était un vibrant hommage au bistro récemment fermé - le DARING MAN - situé rue de Flandre. L’ancienne patronne MARTINE était venue assister à la projection du film. Tout et tous s'étaient racontés, tous et tout s'étaient écoulés comme la bière, comme les larmes, comme jadis... - "Il était une fois une Maison du peuple rue de Flandre et rue de Laeken " , souvenir peuplé, mémoire naturelle et commune, au croisement de la deux cent quarante et unième et de la deux cent quarante deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE.
Photographies populaires de Cayo van Breugel















































































































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