UN PEU de souvenirs de la sixième et dernière étape de la tournée BXL EX(C)ITE never mind the gap pour la deux cent vingt troisième des MILLE et UNE TERRASSE. MES LEVRES et NUMBER FATE étaient de retour à Londres chez LOU et JONTEY TOOSEY (terrasse 219). Le cinéaste n’était pas à la maison pour la soirée et avait demandé à MATTHIEU HA s’il pouvait préparer un repas pour LOU. Le bruxellasien cuisinait alors un délicieux poulet maffé - recette sénégalaise dont ils allaient prendre part avec Cayo. Quant à JOEY Wright et ALICE PEREZ, ils étaient allés rendre visite à des connaissances. ALICE PEREZ était une fille de diplomate français et avait grandi entre le japon et l’Australie. Par conséquent son anglais était du même niveau qu’un anglophone de souche. Elle allait retrouver une ancienne camarade de classe, une anglaise, qui selon la musicienne, était d’une très grande beauté, blonde comme son compagnon, lequel était tout aussi beau. Le jeune couple venait d’avoir un enfant qui avait hérité des mêmes atouts que ses parents. Le lendemain après un petit déjeuner copieux, NUMBER FATE et MES LEVRES se rendaient dans un quartier londonien rejoindre ANDRE BOLTON (terrasse 219), lequel les avait invités à une cession d’enregistrement au BABY MICROBE studio chez le producteur ANDREA CACCA - en vue de leur prochaine émission radio de musiques expérimentales - RADIO RESONNANCE FM - un programme émis sur internet et très suivi à Londres. Le studio d’enregistrement était dans une pièce au deuxième étage de la maison d'ANDREA CACCA. Un impressionnant amoncellement composé d’une multitude d’appareils d’appoint, d’ordinateurs, de synthétiseurs et d'enceintes d’écoute recouvrait la pièce. Il y avait aussi un vieil appareil à bande sur deux grosses bobines. Le tout était relié par un labyrinthe de câbles innombrables. Dans un plus petit espace au premier étage, les musiciens étaient isolés avec leurs instruments et les micros. ANDREA CACCA était un homme de métier et travaillait de façon pragmatique pour un résultat parfaitement bien produit et en un moindre temps. MES LEVRES et NUMBER FATE interprétaient chacun deux morceaux de leur répertoire dont chaque chanson ne devait dépasser les cinq minutes. Une fois la musique dans la boite, Andrea CACCA procédait rapidement à un mixage d’une rare efficacité. Après à peine une heure, MES LEVRES et NUMBER FATE ressortaient du studio pour ensuite rejoindre le club de leur dernier concert au JAMBOREE. MES LEVRES connaissaient cette association depuis leur première tournée à Londres en 2016. Seulement le JAMBOREE, entre temps, avait changé d’établissement et se trouvait désormais dans un autre quartier de la City. L’espace était beaucoup plus grand et encore plus raffiné. De grandes tables étaient installées ainsi qu'un dance floor. Le plafond était marqué par une charpente imposante et servait de structure technique de manière à poser l'éclairage. La scène était garnie de rideaux rouges avec un magnifique pendrillon. Il y avait une cage dorée ouverte, à l'intérieure de laquelle de vieux instruments de musique étaient installés en décoration. Ensuite des nœuds coulants, à partir de grosses cordes, permettaient de solidariser des piles de livres qui se trouvaient derrière le piano droit - au fond de la scène. Un ingénieur du son – JUAN - était à la disposition des musiciens pour préparer leur concert. Il y avait un grand bar et une cuisine avec un menu délicieux. Cinq personnes s’occupaient du service ainsi qu’un personnage habillé d’un costume blanc élégant, portant un grand couvre-chef de la même couleur - il assurait l’accueil. Nombreux amis de Cayo étaient venus assister au concert ainsi que ses nièces hollandaises – filles de sa sœur LINNIE et de son frère WILLEM – ce dernier venait de quitter Londres pour aller vivre avec son épouse à Singapour. Il y avait également les amis de NUMBER FATE. Parmi eux le père de JOEY WRIGHT - JOHN WRIGHT (terrasse 220) avait fait le déplacement depuis Saint Albin en train. Bien sûr leurs hôtes JONTEY TOOSEY et LOU étaient venus pour encourager les quatre musiciens. Et enfin, deux coréennes de SEOUL arrivées à Londres le jour même. Les deux voyageuses asiatiques s’étaient informées sur internet pour se rendre à une soirée dans la ville et s'étaient ainsi retrouvées au JAMBOREE. Les anglais sont un public très respectueux de la musique. Depuis le début de leur tournée NUMBER FATE et MES LEVRES avaient eu droit à une très belle écoute de leur part. Et c’était toujours le cas au JAMBOREE. Plus encore, à la fin du concert de MES LEVRES, le public faisait un rappel, alors, les deux bruxellois sortaient de leur répertoire un de leur premier morceau composé il y a bientôt dix ans – BLOEMENDANS. Matthieu Ha faisait démarrer un rythme de charleston bien entrainant sur son synthétiseur et accompagnait au piano la Dutchess – dans une robe verte resplendissante. La chanteuse hollandaise ne manquait pas de “mettre le feu” au milieu de l’assemblée. Aussitôt, les spectateurs se levaient d’un seul coup pour danser la danse des fleurs. John Wright dansait, les deux coréennes - sous leur imperméable beige - dansaient, Jontey Toosey dansait - filmant tout le monde danser. Seul l’homme élégant de l’accueil au chapeau blanc restait assis, en train de faire du charme à une cliente. Le personnel du JAMBOREE n’avait jamais assisté à une telle ferveur dans leur établissement. Le lendemain midi, nos quatre amis mangeaient un grand spaghetti familial avec LOU, JONTEY TOoSEY, ALBIN et ALBERT ainsi que David – un ami de la famille. A l’issue du repas, Jontey TOOSEY invitait tout le monde dans le salon pour une séance de cinéma afin d’assister à la diffusion de son court métrage "ROOTS" et dans lequel Cayo et Matthieu ha y avaient figuré. Film bouleversant et épidermique, dédié au père de JONTEY TOOSEY. Le thème de l’histoire parlait d’euthanasie mais de façon allégorique voir fantasmagorique. Histoire d’un vieil homme devenant au sens propre comme au sens figuré un légume. Son fils décidera de mettre un terme à sa souffrance et de l’enterrer vivant - dans son jardin. Enfin les quatre bruxellois finissaient par partir, faisaient leur au revoir à leurs hôtes. Jontey Tossey offrait un fossile à MATTHIEU HA au moment du départ. Le lendemain, de retour à Bruxelles, dans le centre de beauté culturelle, Matthieu Ha se rendait soudainement compte qu’il avait oublié le chapeau de MATT WATTS BONAPARTE au JAMBOREE. Il se souvenait de l’avoir porté après le concert durant l’enivrante fin de soirée. Cayo prenait alors son téléphone de manière à joindre l’ingénieur du son, lui demandant de mettre le chapeau de côté. Seulement le couvre-chef était introuvable. Etait-ce l’ultime signe du destin de cette tournée ? Cayo connaissait un dicton anglais qui disait : Home is where you lay your hat – ta maison est là où tu laisses ton chapeau. Ainsi inconsciemment, MES LEVRES et NUMBER FATE auraient accompli un voyage durant dix jours avec le fantôme de MATT WATTS. Et si finalement, la tournée s’était réalisée en définitive - comme selon la première idée - à cinq. Et si BXL EX(c)ITE avait permis à l’âme du chanteur américain de résolument trouver la sortie sans se soucier de se prendre les pieds contre la marche (NEVER MIND THE GAP) - où - ironie de cette histoire/fiction dont la contre vérité aura fini par mettre en parallèle - MATT WATTS - lequel se serait rendu en Angleterre, quand NAPOLEON BONAPARTE se serait finalement "rendu aux anglais" – et ce – au moment de la deux cents vingt troisième des MILLE ET UNE TERRASSE.
Photographies fantômes de Cayo van Breugel
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