UN PEU de souvenirs de la cinquième étape de la tournée BXL EX(C)ITE – never mind the gap – pour la deux cents vingt deuxième des MILLE ET UNE TERRASSE. Après une bonne nuit chez LOREN, et une petite visite dans TODMORDEN, MES LEVRES et NUMBER FATE reprenaient la route vers leur prochaine étape : SHEFFIELD. Pour s’y rendre, JOEY WRIGHT proposait à CAYO un itinéraire pittoresque à travers les MOORS. Landes spectaculaires dont l’absence des arbres mettait en apparence le vallonnement des collines, les moutons dans les tourbières, amas de fougères brunes - orpheline de leur forêt et enfin les petites rivières brunes vitrées semblables à de la bière ruisselante en cacade. La vue était impressionnante, douce comme la lune. La voiture suivait les zigzags des petites routes bordées par des petits murets en pierre sous un ciel magnifiquement gris et bas. Après quelques heures de route, dans ce décor dépaysant, les quatre bruxellois arrivaient à SHEFIELD, chez la sœur de JOEY WRIGHT – ELIZABETH WRIGHT. Elle vivait dans un quartier calme, dans une grande maison avec son compagnon – NICK - et leur fille – MAY - à peine âgée d’un an. Les quatre musiciens avaient reçu gracieusement l’hospitalité durant leur séjour à SHEFIELD, ville de leur prochain concert programmé le lendemain. A leur arrivée, MATTHIEU HA avait prévu de cuisiner un COSHARI – le spaghetti égyptien. C’était le menu idéal car leurs hôtes étaient tous les deux végans. De plus le couple venait de rentrer du travail et n’avaient pas le temps de préparer à manger pour autant de personnes. Elizabeth Wright était chercheuse en archéologie tandis que son époux enseignait en recherches sociales dans une université à Nottingham. Pendant que le repas se préparait, JOEY WRIGHT s’amusait avec sa nièce. L’enfant était d’une humeur très joyeuse et ne se plaignait quasiment pas. Le lendemain matin, Joey Wright profitait pour rendre visite à un ancien camarade d’université tandis que Cayo et son collègue allaient prendre un breakfast très copieux dans un snack : LE MOOR’s cafe. Deux toats frits á l'huile bouillante accompagnaient dans une grande assiette, deux saucisses, des haricots à la sauce tomate - "les beans" – deux grandes tranches de bacon, un oeuf sur le plat, deux morceaux de boudin noir et une croquette de pomme de terre. Le café crème était servi dans un grand verre et faisait émerger un épais nuage de crème mousseuse. L’après-midi Joey emmenait ses amis faire une balade dans les MOORS jusque sur les hauteurs d’un plateau rocheux parsemé d’herbes courtes et moelleuses. Les quatre promeneurs se trouvaient devant une vue panoramique époustouflante qui s’ouvrait jusqu’à l’infini. Au même instant le soleil passait à travers un ballet lent et gracieux de nuages bas. Quelle beauté, celui d’un biotope les plus ancestraux d’Europe et dont Cayo immortalisait cette journée en compagnie de ses camardes - par quelques clichés photographiques. De retour de cette magnifique randonné, MES LEVRES et NUMBER FATE se rendaient sur les lieux de leur nouveau concert situé dans un cimetière abandonné - à deux pas de la résidence de la sœur de JOEY WRIGHT. Les tombes et monuments funéraires étaient plongées dans un bois. Nombreuses sculptures étaient encore apparentes quand certaines stèles funéraires étaient à moitié enfouies dans le feuillage de la végétation. Le cimetière était rattaché à une ancienne chapelle méthodiste - THE SAMUEL WORTH CHAPEL – dans laquelle était régulièrement organisés des concerts de folk music par un certains ANDY. L’homme s’occupait de la programmation d’évènements, de l’accueil des musiciens, du son et de la lumière. L’intérieur de ce bâtiment désacralisé était un grand espace plus ou moins Carré. Les murs faisaient huit mètres de haut, blanchâtres et nus. Matthieu Ha y plaçait alors le pétale azulejos en fond de scène. Les huit fenêtres de la chapelle avaient une apparence inhabituelle et très singulière. Le vitrage était découpé en cellules hexagonales comme dans une ruche d’abeilles, puis les huit fenêtres s’incrustaient dans les murs latéraux par des ouvertures en forme de trapèze, réparties de part et d'autre de la chapelles. En allant dans les toilettes, quelle fut leur surprise - quand nos quatre amis découvraient l’affiche de la soirée sur laquelle figurait encore MATT WATTS. C’était la première photographie de promotion réalisée par Cayo dans le centre de beauté culturelle à Bruxelles et dont la deuxième n’avait dû certainement pas pu parvenir à l’organisateur à temps. Au moment où l’artiste américain était encore vivant, l’image représentait - au départ - cinq musiciens : Cayo assise sur sa moto Suzuki avec Matthieu Ha sur le porte bagage. Derrière, Alice Perez était assise sur le petit fauteuil contre la caravane à l’intérieur de laquelle le visage de JOEY WRIGHT, encadré par la fenêtre centrale de la roulotte, était visible. Et enfin MATT WATTS debout devant la petite portière sur le côté. Que l’artiste apparût sur cette ancienne affiche qui plus est dans la chapelle de ce cimetière abandonné, était un signe du destin ou une coïncidence faisant partie de l’étrange magie de la mort. L'affiche présentait aussi un artiste local - ALASTAIR GORDON, musicien folk local. Avant que son concert ne commençât, ANDY invitait le public à ressortir de la chapelle pour assister à une aurore boréale. Les gens prenaient alors leur smartphone et procédaient à une capture d’image en pause longue de façon à faire apparaître comme à partir d'un révélateur, les lueurs colorées de cette nuit céleste. La première lueur était verte, la seconde rouge. C’était un phénomène peu fréquent dans cette région, raison pour laquelle l’organisateur tenait absolument à prévenir les spectateurs de cette rareté astronomique - tout comme il l'avait fait pour la deux cent vingt deuxième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies boréales de Cayo van Breugel
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