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Writer's pictureMatthieu Ha

Mille et Une Terrasse N° 188: Mes Lèvres at Sonoscopia, Porto PT

UN PEU de souvenirs de la cent quatre vingts huitième des MILLE et UNE TERRASSE au cours de la deuxième étape de LA TOURNEE DES TROIS LUMIERES. Au bout d' une longue route de sept heures, MES LEVRES arrivaient dans la ville de PORTO au Portugal, après l'apparition inattendue d'une météorite la nuit précédente. Selon les témoignages, la lumière du météore était si vive que la ville en était éclairée comme un jour en pleine nuit... Cayo garait sa petite voiture rouge derrière une camionnette bleue nuit, sur laquelle le nom de « SATAN » avait été inscrit ironiquement à l'arrière du véhicule. Ce petit transporteur immatriculée au Portugal appartenait à GUSTAVO COSTA - ancien batteur de rock métal, il était un des rares à ne pas avoir de tatouage sur le corps. Père de deux enfants, désormais un membre actif avec sa compagne - Patricia - de SONOSCOPIA. SONOSCOPIA est un centre de résidence d'artistes offrant un grand laboratoire de recherche musicale dans le domaine de la lutherie expérimentale et l'électro-acoustique. Le centre comprend une section importante d'archives regroupant trois périodes écoulées et au cours desquelles cet institut avaient connu trois déménagements successifs dans trois bâtiments différents. Une douzaine d'artistes locaux s'étaient actuellement associés de manière à gérer cette institution passionnante et vielle d'une bonne trentaine d'années. Leur nouveau site, acquis il y a trois ans, se trouvait dans un quartier à l'extérieure du centre ville. Celui-ci disposait de deux anciennes maisons de style art déco - collées l'une à côté de l'autre. La première était peinte en blanc quand la seconde était revêtue d'un carrelage vert émail. Les deux toitures en tuile, posées légèrement en oblique, se terminaient par un pignon pointu chacun et rappelaient les toits que l'on retrouve un peu partout en Asie. A l'intérieur, les cages d'escalier étaient illuminées par un puit de lumière. Des ouvertures aux murs étaient nécessaires de façon à faire communiquer les deux habitats. Aussi, le plancher se mettait à craquer au moindre pas, même les plus délicats. Il y avait de nombreuses pièces dédiées aux rangements d'anciens appareils électroniques et aux classements d'archives sonores. On y trouvait des studios de montage, des bureaux, des chambres pour les résidence et une cuisine équipée. Dans le premier des deux sous-sols, la buvette sportive puis l'auditorium HD dans le second. Ces deux espaces avaient un accès à l'extérieur, donnant sur une terrasse et un petit jardin au fond duquel une petite maison en annexe servait de salle de répétition pour deux batteurs. Les oiseaux gazouillaient tous les jours en ce mois de mai. Parmi eux, un oiselet recevait une attention toute particulière des membres de SONOSCOPIA. Il avait un chant distinct des autres et sifflait divinement bien. Il appartenait aux voisins et ces derniers lui avaient donné le nom évocateur, emprunté à l'ancien illustre chanteur italien d'opéra - "PAVAROTTI". L'oiseau était si excellent qu'il figurait parmi les artistes recensés de SONOSCOPIA. Pourtant le divin oiseau ne se manifestera pas aussi facilement à Cayo et Matthieu Ha. Cet artiste à plumes et ô combien légendaire savait même se faire désirer au point qu'il aurait était vain de le présenter tel un simple oiseau domestique. En attendant, nos deux amis devaient faire une immersion d'une semaine afin de réaliser un nouveau pétale d'ombre: LE PETALE AZULEJOS. Au lieu de se rendre dans le vieux centre, face à ses magnifiques édifices sacrés, ils s'inspireront des restes de carrelages posés sur de vieilles bâtisses en ruine dans le quartier de SONOSCOPIA. A l' aide de son appareil photographique Cayo prélevait des échantillons. Matthieu Ha recomposait un nouveau motif constitué en puzzle de 48 feuilles A4 et sur lesquelles avaient été imprimées les 48 parties du futur pétale d'ombre. En parallèle MES LEVRES prenaient place dans l'auditorium HD en compagnie du régisseur ALBERTO afin d'adapter une nouvelle forme à leur performance, celle-ci prévue au terme de leur séjour. Lors du cinquième jour, le temps était radieusement ensoleillé, Cayo en profitait pour tourner le prochain vidéo clip de «l'Arbrhorlogerie» en compagnie de son acolyte. Il y avait des télévisions au fond de la terrasse extérieure de SONOSCOPIA. La DUTCHESS reprenait la danse du drapeau d'or dans le reflet de chaque écran et quelques plans dans le jardinet. La semaine avait été très constructive et forte en amitié. Une fois, à midi les deux bruxellois avait été invités á prendre le déjeuner dans un petit restaurant avec quelques membres de SONOSCOPIA : Gustavo, sa compagne Patricia, Henrique, Alberto et Joao. Une autre fois Matthieu Ha leurs avait préparés son fameux spaghetti d' Egypte «le COCHARI». Enfin les deux voyageurs étaient invités à dîner chez leur amie - la fabuleuse artiste musicienne RITA BRAGA - venue exposer à UN PEU un an plus tôt(Terrasse N°80 et N° 147). C'était par cette dernière que nos deux amis avaient pu être présentés à SONOSCOPIA. Les jours passant, le grand soir de la performance arrivait enfin. Gustavo COSTA venait de mijoter dans une grande marmite, une spécialité de la région faite de saucisses et d'haricots. Il était aussi préoccupé. Voici depuis une semaine qu'il n'avait pas entendu PAVAROTTI chanter. Cependant un public nombreux était venu au rendez-vous pour assister au concert de MES LEVRES. Avant eux, était également programmée la musicienne australienne VIVA ENDEAN. Excellente joueuse de clarinette basse, l'artiste présentait un itinéraire musical depuis la Terrasse extérieure. Ensuite elle invitait le public à l'intérieur de l'auditorium HD pour un récital en apnée avec son instrument. Ses propositions étaient d'une très belle originalité. Elle Faisait ronronner les basses de sa clarinette avec une rare intensité et maîtrise. Elle employait quelques appareils électroniques d'appoint pour acheminer son instrument vers des frottements électro acoustiques aigues tout en construction avec sa musicalité. Le public l'applaudissait comme il se devait. Venait enfin l'opéra usb de MES LEVRES. Le duo s'était entouré de trois pétales. Un pétale vidéo sur lequel était projeté un carrelage. Un second avec de la feuille d'or - appelé LE PETALE SONOSCOPIQUE et enfin le pétale central – LE PETALE AZULEJOS. Ils entamaient leur performance par un premier titre : POLLEN de LA FORET, suivi d'un nouveau morceau folk ad libitum de Cayo et temporisé par une note répétitive chantée par son collègue. S'ensuivait de JOAN CRUIJF et pour terminer leur opéra, il s'exécutaient sur un explosif ARBRHORLOGERIE. Cependant la représentation n'était pas tout à fait terminée. Matthieu Ha déroulait son drapeau d'or dans l'auditorium et invitait l'auditoire à le suivre sur la TERRASSE EXTERIEURE. Là il présentait la vidéoscopie réalisée par sa partenaire. Celle-ci révélait trois pétales composées d'un motif de carrelage prélevé dans le quartier durant la semaine écoulée. Ceux-ci glissaient lentement sur le mur en béton de la terrasse pendant qu'une toute petite pluie fine tombait. MES LEVRES avaient fait très bonne impression, le public saluait la performance des bruxellois. Ils terminaient la soirée à la buvette sportive dans la joie, en compagnie de leurs amis et les nouvelles rencontres. L'une d'entre elles, PEDRO, historien de profession, captivait nos deux amis. Il les initiait à quelques uns des secrets de Porto. PORTO - LE DRAGON - PORTUGAL - PORTO GRAAL - LES TEMPLIERS - PESSOA. Par la sainte croix portugaise - origine de la croix helvétique - et par le pétale azulejos, nos deux amis recevaient dès lors, la confirmation que la deuxième lumière de leur tournée était bel et bien céleste. Le lendemain matin, avant de reprendre la route en direction de la troisième lumière - LA LUMIERE DU TEMPS, les deux voyageurs prenaient un dernier petit déjeuner sur la terrasse. Soudain ils entendaient pour la première fois un chant d'oiseau d'une rare élégance. C'était le fameux PAVAROTTI qui leur adressait finalement un chant irrésistible d' ADIEU, dans la beauté de la cent quatre vingt huitième des MILLE ET UNE TERRASSE.

Photographies azulejos de Cayo van Breugel & Matthieu Ha



































































































































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