UN PEU de souvenirs irrévocables d'UN PEU FESTIVAL DE LA FIN DU DOIGT lors de la cent quatre-vingts cinquième des MILLE et UNE TERRASSE. Après une journée radieusement ensoleillé, le Centre de beauté culturelle venait d'ouvrir ses portes pour le retour du new yorkais ZACH PHILIPS et son acolyte MA CLEMENT. Leur retrouvaille à Bruxelles, était rejointe par six musiciens bruxellois pour une série de séances d'enregistrements en studio en vue de leur prochain album. Leur manager les avait également programmés en concert au BOTANIQUE. Cet évènement était prévu de longue date mais donnait aussi l'occasion à un deuxième rendez-vous secrètement organisé à UN PEU. Plutôt que d'avoir lieu à LA FIN DU MOIS, la date tombait début mai, au dixième jour, jour de la Sainte Solange. UN PEU FESTIVAL DE LA FIN DU MOIS allait alors modifier son nom et devenir pour cette fois : " UN PEU FESTIVAL DE LA FIN DU DOIGT ". Doigt qui indiquait un événement en trois parties, rassemblant pas moins d'une dizaine de musiciens. L'ouverture allait être donnée tout d'abord par MES LEVRES. Le duo avait pris place dans la Terrasse intérieure, devant les trois pétales d'ombre A LA FOLIE. Cayo et Matthieu Ha se tenaient en vis à vis, à la manière des chanteurs eskimo et devant un public nombreux. Ils allaient présenter leur suite musicale POLLEN DE LA FORET - une pièce en six mouvements dont les cinq premiers allaient être interprétés. Tout d'abord leur prélude installait des impressions construites au gré des cordes de la guitare de Cayo. Sans pédale d'effet, elle effectuait des trucages sonores faisant parfois écho à sa voix. Pendant ce temps, Matthieu Ha, à l'aide des oscillateurs de son fidèle synthétiseur japonais, jouait des sons de xylophone, semblables aux évocations magiques de la nature. Puis, employant la langue française, la voix de la Dutchesse chantait à la façon d'une fée des forêts : "suis-moi...suis-moi". Son partenaire modifiait ses scintillements instrumentaux pour devenir un grouillement d'insectes ou était-il celui des gazouillis d'oiseaux électroniques cachés dans le royaume des arbres ? Ce royaume devenait en définitive une cathédrale lorsque l'accordéon de Matthieu Ha faisait son entrée. Le chant de MES LEVRES devenait alors de plus en plus envoutant pour l'ériger jusqu'à la majesté de la beauté. Le public ovationnait les deux artistes après une promenade musicale d'une bonne vingtaine de minutes au milieu des pollens de la forêt. Après l'entracte, il devenait de plus en plus difficile pour Sophie et Charlotte, les filles de Cayo, de vendre une place. Les deux soeurs venaient d'enregistrer un peu plus de septante places. La deuxième partie du programme invitait donc les septante et deux spectateurs à descendre dans la Terrasse sous terraine pour assister au concert solo de la chanteuse et talentueuse Alice George Perez. Depuis sa première venue dans l'auditorium HD, la chanteuse n'a cessé de faire progresser sa voix autant dans la profondeur que dans sa technique. Le répertoire proposé par la musicienne, invitait à un recueillement folk dans la grande tradition anglo saxonne. Au point que l'artiste reprenait à son compte une chanson de Buffy SAINTE MARIE(1960). Alice George Perez se distinguait et faisait l'usage, toujours avec sa voix, d'un étonnant trémolo. Parmi les airs de sa composition, elle rendait un vibrant hommage d'amour d'une délicate tendresse à sa maman, deux jours avant la fête des mères... Dans une plénitude quasi baroque, elle conjuguait sa guitare dans la lumière et le crépuscule de ses songes, variant le volume et le timbre de sa voix à la perfection, quand la plupart de ses arrangements guitare effectuaient des arpèges fluides. Seule une chanson plus rock, plus nerveuse venait gratter son instrument à cordes jusqu'à celles de sa voix. Dans une révolte espiègle, elle faisait éclater son chant à la limite des veines caves de son cou. Le concert recevait alors une pluie d'applaudissements du public. Celui-ci remontait pour se rafraîchir à la buvette sportive tenue par Matt watts et Philippe Keunen. Tout au long de cette semaine, ce dernier suivait avec beaucoup d'intérêt les phases éliminatoires de l'Eurovision. Le candidat belge venait d'être éliminé la veille. La finale devait avoir lieu le lendemain et désignera le candidat suisse NEMO comme le grand lauréat de cette édition. Après l'entracte, Cayo invitait de nouveau le public à descendre dans la Terrasse sous terraine. Celle-ci était pleine à craquer. De façon à gagner un maximum de places tout en gardant la visibilité de la performance, Les fauteuils et chaises du fond de salle - à l'opposé de la scène - avait été retirés. Cela permettait de disposer l'auditoire en trois niveaux. Le premier niveau correspondait aux personnes assises sur le sol en bordure de scène, le deuxième était constitué de personnes installées sur leur chaise et enfin le reste se tenait debout au fond de l'auditorium. La lumière du pétale d'ombre UN PEU devait rester allumée et permettre aux sept musiciens de suivre leur partition durant le concert. Il y avait une ambiance digne des grands évènements. Zach Phillips prenait alors la parole exprimant son enthousiasme et sa joie de retrouver le public dans la sacro-sainte Terrasse sous terraine du centre de beauté culturelle UN PEU et dans laquelle le pianiste avait laissé un remarquable souvenir lors de la cent neuvième des MILLE et UNE TERRASSE. Pour ce concert, la formule était différente et beaucoup plus instrumentale. Il y avait le batteur Gaspar Sicx, Anatole Damien à la basse, deux guitares électriques avec Lucien Fraipont et Sylvain Haenen, Lúcia Pires à la flûte traversière, et bien sûr, la chanteuse Ma Clément, co autrice de FIEVEL IS GLAUQUE. Fondé en 2018 à Bruxelles dans la commune de Forest à l'Altitude 100 chez l'artiste Eric Kiny, cet ensemble faisait participer une quarantaine de musiciens entre Bruxelles, la France, los angeles, New York, de manière à garantir l'orchestration par un octet. Des partitions savamment écrites parsemaient la scène. La musique était un jazz exigeant sans toutefois tomber dans les cloisonnements et l'hermétisme d'une musique exclusive. La musique restait ouverte à des couleurs enchanteresses et des rythmiques entraînantes. Autodidacte, ayant fait des études en droit, Zach Phillips avait commencé son parcours musical comme song writter. Peu à peu les musiciens jazz se sont associés à lui dont la chanteuse et compositrice Ma Clément. Cette dernière était habitée par la musique. Ses mains exprimaient toute l'intensité du concert pendant que celle du New Yorkais parcouraient le clavier du piano angélique. Comme à son habitude, il avait pris soin d'atténuer la vibration des cordes du piano avec du papier collant. Le concert montait en régime, la flûte traversière accomplissait ses solos ainsi que les deux guitares électriques se téléphonaient. Ma Clément chantait et enchantait, le public poussait FIEVEL IS GLAUQUE vers un morceau supplémentaire. Leur triomphe était palpable, un tonnerre d'applaudissement venait conclure ce concert "bouillantissime". La soirée se terminait entre la Terrasse extérieure et intérieure au milieu de la nuit et à l'issue de laquelle le drapeau d'or s'enroulait avec la cent quatre-vingt cinquième des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies fiévreuses de Cayo van Breugel
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