UN PEU de META souvenirs durant la semaine de la cent quatre vingt unième des MILLE ET UNE TERRASSE - dans le cadre d’une résidence au sein des ateliers de METALU à CHAHUTER. Un an après leur fabuleuse tournée RECTO VERSIBLE (Terrasse N°136) MES LEVRES revenaient dans l’ancienne usine NICOLIN, basée à HELLEMMES - un des nombreux quartiers populaires de LILLE et dans lequel le collectif METALU à CHAHUTER y avait élu domicile depuis 2015. Fort d’une ingénierie artistique rassemblant divers corps de métier (plasticien, théâtre de rue, auteurs/acteurs, décorateurs, arts numériques etc.…), leur enceinte venait à abriter plus de mille mètres carrés d’ateliers vouée à la réalisation de projets poétiques, des plus intimes aux plus spectaculaires. Après un peu plus de vingt-cinq années, ce collectif forçait le respect et bien des légendes. MES LEVRES se trouvaient en leur compagnie pour y faire pousser leur première METAFLEUR, rassemblant sept pétales d’ombre - acheminées depuis le boulevard d’Ypres à Bruxelles - à bord d'un train et dans la petite voiture rouge de la maman défunte de Cayo. Sa confection se réalisait au milieu du chahut des disqueuses, des chalumeaux de fer à souder, des sirènes du chariot élévateur, des averses de pluie et des violentes tempêtes de grêle qui s’abattaient avec fracas sur les fameuses toitures en dents de scie. Les embuscades successives de toutes ces intempéries ne décourageaient quiconque parmi les membres de cet orchestre du chaos. Quoi qu'il advînt, il fallait être prêt pour la fête du printemps. Malgré la lourdeur ténébreuse d’un ciel très bas, les valeureux artistes de METALU entretenaient coûte que coûte leur feu et leur lumière. A l’image du sculpteur PATRICK SMITH. Avec l'assistance de quelques techniciens de Metalu, le Lillois plaçait le squelette de son grand cheval. Figé, la cambrure montait sa garde face à une araignée géante suspendue au-dessus de la grande entrée principale de l’usine à rêves. Dans une autre pièce, le public se retrouvait - non pas au milieu d’épouvantails mais plutôt devant une sorte d’”élégantails”. Réalisés sur mesure par l'artiste déco DELPHINE SEKULAK. Ces petits géants, faits de végétaux séchés, n’auraient effrayé un seul moineau ou du moins, auraient-ils pu leur venir en aide. Il y avait aussi les nouvelles cartographies de MARTIN GRANGER. Celui-ci faisait l’inventaire d’îles poétiques découvertes dans un fragment de peinture décollé d’un mur à l’abandon et dans diverses détails microscopiques. Plus loin, à l'autre bout de la Meta manufacture, le Vent soulevait légèrement les sérigraphies des éditions de l' ARDENTE, comme pour signifier que les fantômes ne se trouvaient pas seulement sur les dessins. Dehors, loin d’être impressionné par la météo, MATTHIEU HA enfilait ses chaussettes jaunes urbaines du maître du temps et engageait une danse de l’étendard de la survie sur la Terrasse extérieure. Cayo l’accompagnait, effectuant des photographies, pendant que le bruxellasien aux cuisses imperméables, sous un short blanc, rendait grâce au ciel des Flandres de son enfance. La feuille d’or et d'argent du drapeau se froissait bruyamment contre le vent musclé - soufflant parfois à plus de 40 km/h. Finalement une des bourrasques mettra un terme à sa danse, quand le bâton de son étendard se brisait finalement dans ses mains. Les spectacles pour enfants allaient alors commencer. Tout d’abord avec un spectacle de clown, par la courageuse Stéphanie Constantin, seule en scène dans une structure de corde et d'acier. Ensuite, dans une petite galerie secrète imbriquée dans le lieu, des histoires étaient contées par PIPO SOLO à la flûte traversière, suivi d’un autre spectacle, sur le parking, où la compagnie LA VACHE BLEU proposait une psychanalyse collective de rattrapage de points du permis de conduire, à bord d'une très belle SIMCA grise ou S.I.M.C.A comme "Suite d’incongrus mécaniques à caractère artistique".. En début de soirée Matthieu Ha retrouvait une vieille connaissance avec laquelle ils avaient étudié ensemble à l’académie des BEAUX ARTS de TOURNAI – MONSIEUR NUAGE. Depuis lors, ce dernier était devenu un grand ingénieur projectionniste, spécialisé dans l’art numérique du MAPPING VIDEO. Sa vidéo, très spectaculaire, était projetée sur un grand écran confectionné à partir d’une immense toile de gaze recouvrant l’entièreté de l’avant-scène. Sa propriété translucide permettait de juxtaposer les images de sa vidéo avec les musiciens – LES SUINTETISEURS qui apparaissaient et disparaissaient à l’arrière, sur le plateau de la scène. L’ensemble effectuait une musique organique psychédélique de très bonne facture. Les images de MONSIEUR NUAGE, en très haute qualité, époustouflaient les spectateurs, tous, se trouvaient comme réunis devant un grand feu d’intelligence artificielle. Après leur show, et toujours sur le même écran, Monsieur nuage projetait le nouveau vidéo clip de MES LEVRES "JOAN CRUIJF" - Réalisé à Londres par JONTEY TOOSEY et achevé à distance durant la semaine de résidence. Nos deux amis décidaient alors de le présenter en première mondiale, en introduction de leur concert. Matthieu Ha improvisait un discours pendant la diffusion du clip, puis au terme du film, l’écran s’ouvrait comme un grand rideau laissant apparaître enfin la fameuse METAFLEUR. Celle-ci était impressionnante. Mesurant huit mètres d’envergure. Constituée de 5 pétales “BEAUCOUP”, en papier d’or et d’argent dont quatre montés sur quatre tubes en métal de six mètres. Ils avaient été fixés sur des pieds à roulettes avec l'aimable assistance du "meilleur" soudeur de la région ALEX dans les ateliers de soudure . Le pétale central montait à plus de huit mètres, tandis que le pétale PASSIONNEMENT reposait en sens inverse sur le sol. Ce dernier recevait un film montrant les lèvres de Cayo par l’intermédiaire d’une rétro projection. A la régis lumière, Christophe Carpreau surnommé "LE PLUS FORT", prenait soin de polliniser l’espace scénique d’un jeu de lumière à la dimension de la METAFLEUR. Sur sa surface argentée, l'âme du grand artiste peintre japonais Monsieur Morimoto - disparu la veille de la soirée - se reposait sur un des pétales, rejoint par celle d'un autre ami - résident à Pékin - Benoît Braud - dont la mort était survenue pendant le concert, rejoignant également l'âme de l'ingénieur du son - Cyrille qui avait sonorisé MES LEVRES sur la même scène un an plus tôt(Terrasse 136). En son hommage, son prénom avait été inscrit sur l'un des moniteur retour de la scène. L'équipe des Metalu avait fait appel aux service de Pietro venu depuis Besançon pour sonoriser cet énième fête du printemps et ô combien sacré. Les deux bruxellois démarraient leur concert, avec le souffle vivifiant et chaleureux de 500 spectateurs, composés de pinks et de punks en délire et par lesquels les pétales d'or se redressaient et illuminaient de ses mille reflets LA BEAUTE sauvage de la fête. Imposant leur style particulier et leur élégance personnelle, Cayo était vêtue de la même robe bleue, portée un an plus tôt pour le cinquantième anniversaire de son collègue (Terrasse 116), lequel portait un ravissant ensemble rouge – blanc- noir faisant écho aux couleurs officielles du club de foot du L.O.S.C. L’ancien petit chanteur de LILLE offrait au public, le drapeau d’or durant la chanson de sa partenaire (come with me). L’étendard de la survie circulait alors entre les spectateurs d'une main à une autre jusqu’au terme de la chanson. MES LEVRES venaient alors de réussir leur performance multidimensionnelle. Le public portait le tandem en triomphe. La soirée se terminait avec un autre duo électro, post-punk DEAR DEER fait dans l'explosion et la joie de ce cabaret déjanté, et avec et pour toujours, la détermination sans égale de l'équipe de METALU A CHAHUTER, ce, lors de la rockambolesque cent quatre vingt unième des MILLE et UNE TERRASSE.
META photographies de Cayo van Breugel et Laure Chailloux
Merci de toute la méta amabilité et assistance durant cette folle semaine de dingue à JEAN MARC DELANOIX, MANU l'entarteur de "MAROILE", ANTOINE ROUSSEAU, JASON, ANAEE, MATHIEU, JEAN-LUC, ALAIN TERLUTTE, SANDRINE CHATELAIN, LUCIE COMMERMAN, MAGDA , LOUISE BRONX, AMéLIE BLANC, à LA CUISINIERE, à NOTRE VOISIN DE TABLE QUI RESSEMBLAIT à Jean-PAUL BELMONDO (dans ittinéraire d'un enfant gâté et qui fumait de l'afghan au dessert), MANU de la 404 et son fiston qui ont hébergés MES LEVRES si gracieusement et à tout ceux cités dans le récit de la TERRASSE N°181.
viva l'ARTE !!!
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