UN PEU de souvenirs du dernier objet trouvé lors de la cent quarante septième des MILLE et UNE TERRASSE. Après plus de neuf mois d’exposition du peintre espagnol - le « Bruxcellentissime » Ignacio Galilea - le mur central de la galerie de la Terrasse intérieure était laissé libre pour l’artiste portugaise RITA BRAGA. Arrivée de Porto, l'artiste revenait dans le Centre de beauté culturelle, un an après son concert - événement parmi les souvenirs du chapitre I des MILLE et UNE TERRASSE (Terrasse 80 – Octobre 2022). Depuis fin Juin 2023, la jeune femme avait élu domicile dans la mezzanine, pour une résidence d’un mois, durant lequel, l’artiste musicienne devenait dessinatrice - en préparation de sa première exposition. Une série de dessins littéraires - en formats de carte postale. Chaque image était composée de touches de couleurs – éparses - élémentaires et précises. Un « macro-monde » microcosmique gravitait autour de sujets définis, dans un esprit figuratif concis. Sensation fluide et ibérienne, circulation d’apaisement poétique - entre la couleur et le blanc. L’artiste n’avait pas omis de faire de ces cartes – un vaste espace de jeu de citations subjectives. Phrases clé pour ouvrir chaque image, mots valises pour partir en voyage, sous-titrage, fables ludiques et beauté des abstractions de langage. Toutes les cartes étaient un perpétuel recommencement, ouvertes aux nouvelles préhistoires du temps. Vers 20 heures et quelques minutes, le public descendait dans la terrasse sous-terraine. Dans la quasi obscurité, Mes Lèvres déclenchaient un orage de feu et d’éclairs. L’harmonica de Cayo traversait le tonnerre comme l’on propulserait la foudre. Quand l’accordéon de Matthieu Ha entrait à son tour, l’orage ne faisait qu’augmenter en intensité, le vent de son instrument soufflait en tornade. Puis Mes lèvres faisaient évoluer leur lumière vers un coucher de soleil éternel, la grâce de leurs silhouettes dans le contre-jour des reflets d’or du rideau lamé. Cette fois-ci, la robe de Cayo posait ses tulipes jaunes et rouges en dehors de la scène pour enfiler sa nouvelle paire de très vieux sabots. Elle marchait sur place avec sa guitare électrique verte - en direction de la beauté du triomphe des triomphes - celle attribuée à Johan Cruijff, dans le tempo lent du synthétiseur japonais de monsieur Ha. Après une heure de concert et un petit entracte, rayonnante, Rita Braga revenait au-devant de ses dessins pour chanter acoustiquement sans aucun appui microphonique, tout un récital de vieilles chansons françaises, accompagné au ukulele. Elle emmenait finalement le public dans la terrasse sous-terraine et jouait l’intégralité de son répertoire personnel au piano angélique - Celui-ci vibrait avec le tremolo légendaire de sa voix. Puis au terme de son récital, Cayo la prenait en photo - faisait le cent quarante septième portrait de la saison. Enfin, pour clore en beauté, Matthieu Ha réalisait sa cent quarante septième danse du drapeau d’or - étendard de la survie - oriflamme des MILLE et UNE TERRASSE.
Photographies de fin de Cayo Scheyven.
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