UN PEU de souvenirs virtuels et virtuoses lors de la cent troisième des MILLE et UNE TERRASSE, en compagnie de deux musiciens solistes Camille-Alban Spreng et Albert Vila. Bruxelles était englouti dans l’humidité, le froid et la grisaille, si bien que Camille Alban Spreng s’était emmitouflé dans une grande doudoune rouge vive et très longue. Pourtant, après avoir préparé son installation dans l’auditorium HD de la Terrasse sous terraine en compagnie de Cayo, le musicien avait froid. Matthieu Ha lui proposait alors, de se promener dans la rue parallèle au boulevard d’Ypres, le long de l’allée d’arbres – rue du commerce - de façon à redynamiser le système bio-thermique de son corps. Le Centre de beauté culturelle ne dispose d’aucun appareil de chauffage mais s’appuie sur un système de chaleur passive. Celui-ci est obtenu via plusieurs facteurs. Tout d’abord le quadruple vitrage permet d’endiguer les vagues d’air chaud en été et d’air glacial en hiver. Puis d’emmagasiner les sources chaudes ou froides, (selon les saisons) à l’intérieur du Centre de beauté culturelle. Ces sources chaudes viennent essentiellement du système bio-thermique de ses habitants : Cayo et Matthieu Ha, ainsi que du public. Aussi les deux acolytes sont des adeptes de la douche froide. C’est une méthode scientifiquement reconnue dans beaucoup de civilisations du monde. Elle permet une défense auto immune du corps, bien plus performante que tout supplément de chaleur et préserve celui-ci, de la maladie. Comme dirait la Dutchesse, le froid est un anti-biotique. Enfin, le bâtiment, construit selon d’anciennes techniques architecturales, repose sur La circulation naturelle de l’air à partir des soupiraux. Depuis 1926, les murs de l’espace ont pu traverser un siècle sans la moindre humidité. Ainsi lorsque Camille Alban Spreng était de retour de sa promenade grise, froide et humide, il pouvait ensuite se soulager des 15° Celsius du Centre de Beauté Culturelle. Il enlevait sa grosse doudoune rouge pour manger la délicieuse soupe aux choux fleurs préparée par monsieur Ha. Pendant ce temps le guitariste Albert Vila arrivait à son tour pour installer ses instruments sur la scène de la terrasse sous terraine en compagnie de Cayo. Puis Matthieu Ha mettait une nouvelle feuille d’or sur l’étendard de la survie. La feuille neuve, l’étendard déployait sa lumière dorée et argentée dans la nuit qui commençait de tomber sur le boulevard d’Ypres. Le public arrivait, accueilli par Yacine à la buvette sportive. Le programme musical pouvait commencer. Le pianiste Camille Alban Spreng avait installé à côté du piano angélique un « Fender Rhodes piano » autour duquel il y avait tout un panel de claviers électroniques. D’une certaine manière chacun de ses synthétiseurs pouvait représenter les marches d’un escalier virtuel par lequel l’auditoire le suivrait dans une descente solitaire, vers le fin fond musical des ténèbres électroniques. Le guitariste Albert Vila, faisait quant à lui le chemin inverse. Il remontait à la surface tout un répertoire de musiques pop du passée avec la virtuosité hispanique qui le caractérise. Ainsi était la beauté de cette cent troisième des MILLE et UNE TERRASSE.
Très belles Photographies de Cayo Scheyven.
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